La châtaigne est sur la grill


Dans la plaine de la Bièvre, la châtaigne est sortie de sa bogue et s'apprête à accompagner vos mets de Noël. Mais sans attendre,
vous pouvez déjà la consommer, sans modération, en suivant les indications de lean-François Veyron.
par Estelle Emonet


Dans son immense corps de ferme, Jean-François VEYRON entrepose depuis quelques semaines des kilos de châtaignes. Un stock d'en-
viron 500 kilos qu'il va écouler jusqu'au mois de janvier auprès de ses clients, malheureusement de moins en moins adeptes du fruit: «La châtaigne ne plaît plus autant. Non pas à cause de son goût, mais parce qu'il faut l'éplucher», constate Jean-François VEYRON. Une patience dont le producteur a dû aussi faire preuve lors de la plantation de ses châtaigniers en 1988: « Sur trois hectares de plantation, il ne m'en reste qu'un hectare et demi aujourd'hui», En utilisant des variétés nouvelles issues de plants japonais, les arbres ont certes résisté aux maladies, mais pas aux animaux sauvages et au climat. Fendus en deux, mis à mal par les chevreuils et sangliers, les arbres ont dépéri rapidement.

Cette saison ne devrait pas non plus être prolifique. La chaleur d'automne a en effet favorisé le développement des vers. Les peaux plissées, qui indiquent qu'une châtaigne est véreuse devraient être nombreuses, mais c'est le prix à payer lorsque comme M. VEYRON, on refuse l'utilisation de produits chimiques comme pesticides.
Ramassées à la main, à raison de 10 à 15 kg l'heure, avant d'être vendues, les châtaignes devront être consommées rapidement si l'on ne veut pas être déçu, comme l'explique Jean-Francois: «Les particuliers ont du mal à les conserver car il faut qu'elles soient au frais et dans un endroit plutôt humide. En quinze jours, une châtaigne mal conservée perd 30 à 40 % de son poids». ¦


La ferme de Marsias.
637. route de Beaurepaire à Balbins (près de La Côte-Saint-André).
Tél. 04 74 20 26 66.
Vente au marché de La Côte Saint-André. le jeudi marin et a la ferme du merdredi au samedi, jeudi à partir de 18h.
vendredi à partir de 17h.


Histoire


De tout temps, écrit au XVIIe siècle l'historien Nicolas CHORIER, le châtaignier et le noyer ont été les arbres les plus abondants en
Dauphiné. Un dîner de 1596 nous indique que des «Grenoblois de qualité» goûtaient en fin de repas des châtaignes dans une fine préparation de «châtaignes à l'orange» et un autre repas servi en 1724 fait mention de «châtaignes au sucre», que l'on appellerait aujourd'hui « marrons glacés». Les pauvres gens, dont l'ordinaire jusqu'au me siècle était fait de céréales et encore de céréales, mélangeaient la farine de châtaignes aux autres farines pour confectionner les bouillies, les galettes ou les pains.
Jean-Jacques Éleouet


Recette

Tarte pruneaux-châtaignes Pour 4 personnes: 400 g de châtaignes (cuites et épluchées); 250 g de pruneaux dénoyautés; 175 g de pâte feuilletée; 2 oeufs; 75 g de sucre; 1 dl de lait.

Étaler la pâte feuilletée au fond du moule. Mixer les pruneaux et les étaler sur le fond de tarte avec le dos d'une cuillère
à soupe. Dans une casserole, mélanger les oeufs et le sucre. Ajouter les châtaignes et placer sur le feu. Ajouter le lait. Écraser grossièrement les châtaignes au presse-purée et laisser épaissir en mélangeant. Verser sur les pruneaux. Placer au four à 180°C pendant 25 minutes. Servir chaud ou tiède.

 
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